09.06.20
Les audioprothésistes plaident pour que les personnes âgées soient au coeur des préoccupations de santé publique. En effet, la crise sanitaire a mis en évidence la relégation des personnes âgées. Celle-ci débute fréquemment par la perte d’autonomie auditive, un facteur majeur de désocialisation, de fragilité, de limitation du lien social et, finalement, d’isolement.
La lutte contre la Covid-19 a conduit le gouvernement à décréter l’état d’urgence sanitaire. L’UNSAF, le Syndicat des audioprothésistes, s’est pleinement inscrit dans cette politique et a appelé la profession à respecter strictement les règles de sécurité. Mais rapidement les besoins se sont exprimés de la part de cette population fragilisée par la période de confinement.
Nous considérons que notre profession joue un rôle actif dans la prévention de la perte d’autonomie. Le 27 février dernier, lors de son discours inaugural à l’Institut de l’Audition1, le Premier Ministre a rappelé que le déficit auditif « peut survenir et s’aggraver avec l’âge, avec comme conséquences : l’isolement, la dépression et un sentiment de fragilité. C’est d’ailleurs pour cette raison, que la question de l’audition constitue un des sujets majeurs de la prévention de la perte d’autonomie ». Édouard Philippe a relevé que les appareils auditifs, « contrairement à ce qu’on croit parfois, ne relèvent pas du confort, mais d’une nécessité thérapeutique ».
Le Gouvernement a présenté sa stratégie « Vieillir en bonne santé 2020-2022 » qui vise à déployer la prévention à tous les âges, pour préserver, autant que possible, l’autonomie des aînés. Parmi les 18 mesures de ce plan, cinq concernent directement le repérage et la compensation du déficit auditif2. C’est la conséquence directe des études montrant que le déficit auditif est un facteur modifiable de prévention de la démence. L’UNSAF soutient pleinement cette stratégie. Dans un domaine où la prévention est d’autant plus primordiale qu’il n’y a pas de solution curative, il nous faut réussir à équiper les personnes qui ne pouvaient pas accéder aux soins à cause du « reste à charge ».
Nous avons appris début mai que les audioprothésistes ne bénéficieraient pas d’une aide de l’Assurance maladie à la suite du fort impact de l’épidémie de Covid-19 sur leur activité. Cette décision est lourde de conséquences. Nous sommes surpris que, parmi les professions qui assurent des soins à la population, ce soient celles qui pèsent le moins sur les comptes de la sécurité sociale qui soient les moins accompagnées.
Il convient donc de tout mettre en oeuvre pour que les professionnels de l’audition puissent retrouver rapidement un niveau d’activité normal et pour que les patients évitent tout retard préjudiciable de prise en charge. Nous pensons que cet objectif pourrait être atteint simplement, à moindre coût, en accélérant et adaptant le dispositif du « 100 % santé ».
Nous pensons particulièrement à cinq points :
Nous voulons construire une société juste, bienveillante et intégrative.
Progressons ensemble.
1. https://www.gouvernement.fr/sites/default/files/document/document/2020/02/discours_de_m._edouard_philippe_premier_ministre_-_inauguration_de_linstitut_de_laudition_-_institut_pasteur_-_27.02.2020.pdf
2. Mesures 1, 2, 4, 9 et 10. Cf. Dossier de presse : https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/dossier_de_presse_vieillir_en_bonne_sante_2020-2022.pdf
3. Cf. notre communiqué du 12.02.2020, «Les audioprothésistes demandent aux complémentaires santé de soutenir le "100 % santé" en préservant le libre choix des patients» : http://www.unsaf.org/doc/CP_Unsaf-complementaires_libre_choix_patients_-_12.02.2020.pdf
4 http://www.hcfea.fr/spip.php?rubrique11