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Enquête Santé Auditive au Travail 2024

Actualités

08.10.24

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  « Près de 10 millions de Français en poste de travail vivraient des difficultés de compréhension de la parole à cause du bruit au travail et pour 8,5 millions, cette gêne aurait des répercussions en termes d’acouphènes »

 A l’occasion de la 9e édition de la campagne nationale « Semaine de la Santé Auditive au Travail » les experts organisateurs de l’Association Nationale de l’Audition alertent sur les impacts du bruit au travail sur la santé des Français en activité professionnelle. « Toutes les tranches d’âge, tous les secteurs d’activités sont concernés sans exception de plus en plus uniformément. La réduction du bruit au travail doit devenir un axe majeur dans l’ensemble de l’économie et la prise en compte de l’audition peut permettre de tout mettre en œuvre pour éviter toute souffrance physique et mentale au travail. Ce nouveau baromètre réalisé auprès de 1000 actifs en poste de travail avec l’institut Ifop, grâce au mécénat du Groupe Lourmel, montre que les nouveaux modes de travail ne résolvent pas le problème et qu’il existe un lien de corrélation entre les difficultés auditives engendrées par le bruit et les expositions sonores au travail et la santé mentalev» indique le Président de l’association, le Professeur Jean-Luc Puel. Un appel aux pouvoirs publics est lancé.

« L’expression de la gêne du bruit au travail augmente de 10 points en 1 an »

En préambule, 62% des actifs occupés se disent gênés par le bruit et les nuisances sonores sur leur lieu de travail. Les personnes travaillant dans les secteurs de l’agriculture et de l’industrie (72%) et dans le secteur du BTP-Construction (83%) sont davantage touchées, tout comme les personnes travaillant en open space (73%). Si ces catégories de travailleurs sont plus exposées, cette problématique est généralisée à l’ensemble des secteurs et des modes de travail. Ainsi, plus d’un actif occupé sur deux dans le commerce (55%), les services (58%) et l’administration (62%) se déclare gêné par le bruit. Le travail en flex office (65%), en bureau fermé (62%) ou principalement en télétravail (56%) ne protègent pas totalement les actifs de cette gêne.
Contrairement à l’idée reçue qui veut que les problèmes d’auditions et la sensibilité au bruit concernent davantage les personnes plus âgées, on n’observe pas de différence selon l’âge. 64% des actifs de moins de 35 ans se disent gênés, au même titre que 63% des 35-49 ans et 59% des 50 ans et plus.

Bruit au travail : Danger silencieux pour la santé auditive

Près des trois quarts des actifs occupés français témoignent d’une dégradation de leur santé au quotidien causée par le bruit et les nuisances sonores sur leur lieu de travail. Pour près d’un sur deux, ces répercussions impactent leur audition (49%).

Certaines catégories de travailleurs dont le lieu de travail est davantage propice au bruit semblent davantage exposées. Ces espaces de travail sont l’open space (81% des personnes y travaillant témoignent des répercussions négatives du bruit sur leur santé et plus précisément 58% mentionnent des répercussions sur leur audition), et l'atelier, les chantiers ou les chaînes de production, où 59% des actifs occupés déclarent que leur santé auditive a été impactée. Mais là encore, ces cas plus extrêmes ne doivent pas occulter la généralisation de ces impacts négatifs sur la santé auditive des actifs occupés français. Il n’y a pas de différence significative selon l’âge, entre télétravailleurs et non-télétravailleurs, ou le secteur. Même les modes de travail qui devraient préserver davantage du bruit et des nuisances sonores sont touchés : 47% des personnes travaillant en bureau fermé sont touchées par une répercussion auditive.

Les répercussions auditives, si elles touchent la population active dans son ensemble, frappent plus durement certaines populations.

  • 37% des actifs occupés français sont concernés par une diminution momentanée de compréhension de la parole. Elle touche une majorité des salariés du BTP (52%). Les personnes travaillant en atelier, sur des chantiers ou des chaines de production sont également surexposées (46%).
  • 32% des actifs occupés témoignent avoir souffert de sifflements et d’acouphènes. Ces problèmes frappent davantage les ouvriers (39%), les actifs occupés de la banlieue parisienne (41%), et les personnes travaillant en atelier, sur des chantiers ou des chaines de production (40%).
  • Enfin, la surdité touche près d’un quart des actifs occupés (24%). Elle atteint davantage les hommes (28%), et les personnes travaillant en atelier, sur des chantiers ou des chaines de production (35%).

Il se dessine une proximité indirecte entre les actifs occupés et ces problématiques de santé auditive : plus d’un tiers connaît au moins un collègue souffrant d’acouphènes ou de pertes d’audition. Directement ou indirectement, la santé auditive est une problématique ancrée dans la vie des actifs.

Le coût du bruit : Au-delà de la santé auditive, un risque pour la santé globale dont la santé mentale

Les effets sur la santé du bruit et des nuisances sonores au travail dépassent la seule santé auditive. Elles se traduisent également par de la fatigue pour 60% de la population active, du stress (50%), des troubles du sommeil (33%), une souffrance psychologique (31%) et de l’hypertension dans les cas les plus extrêmes (22%). Un lien semble exister entre le bruit au travail, la santé auditive et le burn-out. Les personnes dont le score d’auto-évaluation du burn-out est élevé, voire très élevé sont davantage touchées par des pertes temporaires de compréhension (47% et 66%), des acouphènes (39% et 64%) et la surdité (52% pour les scores élevés).

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