12.04.17
Dans le cadre de son 20e anniversaire, le mardi 7 mars dernier, l’association JNA a proposé au sein du Ministère de la Santé un temps de prospective dans le domaine de la santé auditive.
La santé connectée et les évolutions de la biotechnologie permettent de fonder de grands espoirs afin de se prémunir de maladies, de guérir et in fine celui d’atteindre le Saint Graal de l’immortalité. Quelles sont les applications dans l’audition ? Quels seront les apports de la e-santé adaptée au parcours de santé auditive ? La surdité existera-t-elle toujours ? Les enjeux sont multiples : économiques, sociétaux, humanistes et humanitaires.
Entre réalité et science-fiction, le collectif JNA fait le point.
« L’innovation santé est au cœur de la loi de Santé de janvier 2016 : la e-santé se développe et la prévention est renforcée, soutenue. Cette loi s’inscrit dans la philosophie de positionner le patient au cœur du parcours de santé », Laurence Caté, Direction général de la santé. « L’enjeu est majeur dans le domaine de l’audition.» Pour Lionel Collet, Conseiller d’Etat, « En prospective, il est nécessaire de distinguer l’innovation incrémentale et l’innovation de rupture. Nous sommes dans l’attente d’une innovation de rupture. Des questions sont encore sans réponse dans le domaine de la recherche.».
Selon Riel Miller, Chef de la prospective à l’UNESCO, « Les principales innovations de rupture sont survenues lorsque nous laissions la réalité de l’expérience émergée, au-delà des projections déterministes. »
« L’intégration de la technologie numérique a déjà révolutionné les prothèses auditives. Il est désormais possible de développer la compréhension de la parole en toute circonstance et surtout, d’adapter l’apport de la prothèse au besoin de chaque patient. La perception sensorielle auditive est une caractéristique propre à chacun » explique Philippe Metzger, Audioprothésiste, Secrétaire général de l’association. « Grâce à la connectivité, la puissance de calcul des microprocesseurs va être décuplée notamment par la connexion au cloud. De cette puissance va dépendre la vitesse de traitement des informations sonores. Des capteurs de biorythmes et de bio-guidage vont être intégrés pour venir compléter l’information des micros directionnels, dont dépend la finesse de la compréhension de la parole » indique Eric Van Belleghem, Directeur Marketing de Starkey France. Cela va contribuer à diminuer l’effort à produire par le cerveau.
« Nous allons nous préoccuper de la santé du cerveau » explique Jens Kofoed, Directeur général de Prodition. Ces avancées permettront aussi d’optimiser les solutions implants cochléaires qui représentent déjà, en l’état, une prouesse technologique et humaine. « Plus nous connaîtrons les réactions du nerf auditif et plus nous améliorerons le confort sonore apporté par l’implant. L’enjeu fondamental est d’arriver à éliminer le phénomène de fibrose » explique Vincent Péan, Directeur de recherche MED-EL France, directeur de recherche dans le domaine des implants
La e-santé intègre la vie des patients en complémentarité du parcours de santé traditionnel. Le pan médical de l’audition n’est pas en reste. Un modèle français de télé-audiologie est en cours de développement.
Par ailleurs, les systèmes connectés embarqués dans les solutions permettent d’adresser des informations aux praticiens. Selon les Docteurs Didier Bouccara et Jacques Samson, médecin ORL, directeur scientifique de la start-up française Audioproconnect, la télé-audiologie et les informations connectées vont favoriser une amélioration de l’observance et la mise en place de stratégies thérapeutiques efficaces grâce aux échanges connectés entre les praticiens impliqués dans le parcours de santé du patient.
Le Pr. Hung Thaï Van considère que ces évolutions peuvent apporter 3 réponses aux enjeux actuels de santé publique.