15.06.20
Le COVID-19 a mis à rude épreuve les soignants. Ils ont fait face à l’épidémie pour sauver coûte que coûte des milliers de patients. Le Covid-19 a montré l’importance de la santé en tant que socle de l’écosystème de l’être humain. Il a également mis en exergue la nécessité de garantir aux soignants de pouvoir accompagner les patients dans le respect de leur dignité.
Dans le domaine de la santé de la population, il existe un pan négligé : l’audition. Les experts de l’association JNA, association neutre et indépendante, rappellent que l’audition est un pilier de l’équilibre de santé et de vie sociale. Une nouvelle écologie santé doit voir le jour en intégrant la santé
auditive de manière systématique et généralisée. L’audition est un biomarqueur à suivre au travers d’une médecine préventive.
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Les 3 fonctions clé de l’auditionLes mécanismes de l’audition sont le point d’orgue des 3 fonctions essentielles au développement et à l’épanouissement de l’être humain : l’alerte, la communication, les émotions. Les gênes et troubles de l’audition non repérés sont au coeur de « ruptures » dans l’interaction sociale et sources de comorbidités non analysées dans le parcours de santé du patient. Les troubles de l’audition non repérés compliquent l’accompagnement des patients. La gestion des patients malentendants porteurs d’aides auditives est difficile au sein des prises en charge hospitalières et en EHPAD. |
L’audition est un biomarqueur à suivre systématiquementGrâce à ces mécanismes, il peut évoluer dans son environnement et interagir avec. Mais les rouages sont fragilisés par les modes de vie actuelles. Les besoins physiologiques ne sont plus respectés. Les lésions des fonctions auditives revêtent un caractère anthropique : les modes de vie de la population modifient les équilibres naturels, sont de fait sources de gênes et de troubles de l’audition et génèrent des pertes de potentiels. L’omniprésence du bruit et ses intensités sont les principaux agents pathogènes des oreilles des Français générant des comorbidités non analysées dans le suivi santé de la population. |
Sortir de l’empreinte de l’approche purement curativeUn changement d’approche de l’audition en matière de santé publique est urgent. La prévalence des gênes et pertes auditives au sein de la population est actuellement inconnue faute de systématisation des bilans complets de l’audition. Or, l’enquête Ifop-JNA réalisée juste avant le confinement indique une croissance des symptômes acouphènes et 8 Français sur 10 déclaraient rencontrer des gênes de la compréhension de la parole dans tous les espaces de vie à cause du bruit et des expositions sonores. Ils indiquaient également des comorbidités associées : fatigue, lassitude, nervosité et agressivité. |
Les experts de l’association JNA publient le manifeste « 2020-2030 : Santé auditive - une nouvelle vision de santé publique » afin d’augmenter le niveau général de santé de l’ensemble de la population. Ils invitent Madame Nicole Notat, Présidente du « Ségur de la Santé » et les membres des commissions à considérer l’audition parmi les signifiants de santé et l’intégrer comme tel dans les réflexions sur l’organisation du système de prise en charge et sur la santé des soignants des hôpitaux et des EHPAD. |
Lire le manifeste : http://www.journee-audition.org/pdf/JNA-2020-2030-la-sante-auditive.pdf |