20.03.24
Un test de l’audition classique consiste à indiquer au médecin ORL ou à l’audioprothésiste que l’on entend un son, généralement en appuyant sur un bouton. Aussi simple que soit cet examen, il n’est pas adapté aux jeunes enfants et encore moins aux bébés. Pourtant, la surdité est le déficit sensoriel le plus fréquent à la naissance. Il faut donc un outil de diagnostic adapté. C’est là qu’intervient l’audiométrie comportementale, un examen permettant d’évaluer les seuils d’audition des enfants.
Un bilan auditif se déroule généralement en trois étapes: une discussion avec le médecin, un examen physique (otoscopie), notamment pour s’assurer de l’absence d’infection et/ou de bouchon de cérumen dans le conduit auditif, et enfin un test d’audition. Ce dernier consiste à écouter des sons à différentes fréquences (sons plus ou moins graves/aigus) et intensités (volume plus ou moins élevé) et à indiquer ce que l’on entend.
Chez l’enfant, surtout en bas âge, ce n’est pas toujours possible. Or, plus de 80% des surdités de l’enfant existent dès la naissance, notamment en cas de surdité congénitale. L’audiométrie comportementale s’impose alors comme un outil de diagnostic important.
Deux approches complémentaires permettent de tester l'audition de l'enfant :
L’audiométrie comportementale est une méthode utilisée pour évaluer l’audition chez les nourrissons, les jeunes enfants (jusqu’à quatre ou cinq ans) et, plus largement, chez les personnes incapables de fournir des réponses verbales. Elle repose sur l’observation des réponses comportementales à des stimuli auditifs.
Dans le cadre de l’audiométrie comportementale, l’audiologiste ou le médecin ORL enregistre les réponses de son patient à différents niveaux de volume et de fréquence sonore. Ces réponses peuvent inclure des réflexes acoustiques, des clignements des yeux, des changements d’expression faciale ou même des comportements plus complexes tels que tourner la tête vers la source sonore.
En fonction des réponses observées, le professionnel de la santé peut estimer les seuils auditifs du patient, c’est-à-dire les niveaux de volume minimum nécessaires pour détecter différents types de sons.
L’audiométrie comportementale permet donc à la fois un diagnostic quantitatif et qualitatif, avec pour objectif de définir une prise en charge adaptée aux troubles de l'audition du bébé. Elle est souvent associée à un test d'émissions otoacoustiques évoquées (EOAE) ou de potentiels évoqués auditifs du tronc cérébral (PEATC).
Selon l'âge et les capacités intellectuelles de l'enfant, différentes réactions sont étudiées. Chez les bébés, ce sont d'abord les réactions réflexes qui sont recherchées. Avec l'âge, les tests comportementaux sollicitent petit à petit les réactions conditionnées, puis les réactions volontaires, jusqu'à ce qu'il soit possible de réaliser une audiométrie tonale, comme chez l'adulte.
Dès deux à trois mois et jusqu’à six mois, les tests comportementaux ont pour objectif premier de déclencher des réactions réflexes, comme le réflexe acoustico-palpébral, un clignement bilatéral des paupières provoqué par un bruit soudain. Pendant ce test, le bébé est installé dans les bras d’un parent ou dans un berceau. La précision du résultat est de l’ordre de 15 à 20 décibels (dB).
Vers six mois, le bébé a la capacité de se tourner vers une source sonore. Les tests comportementaux évoluent alors pour chercher à déclencher un réflexe d’orientation investigation (ROI). La précision du résultat est de l’ordre de 10 à 15dB. À partir de 18 mois, des tests de description, permettant d’évaluer la compréhension du langage par l’enfant, complètent le diagnostic.
Vers 30 mois, le test comportemental consiste à conditionner l’enfant à effectuer une tâche de jeu à chaque fois qu’il entend un son. En utilisant des écouteurs, il est possible de tester une oreille à la fois et donc de déterminer avec précision le niveau d’audition (précision de 5 à 10dB).
Traiter un trouble de l’audition chez l’enfant (comme chez l’adulte) ne peut se faire qu’en prenant en considération sa situation spécifique (cause de la surdité, degré, âge notamment). Il est par conséquent essentiel de bénéficier d’un suivi médical régulier avec un médecin ORL. L’audiométrie comportementale est l’un des outils à considérer pour évaluer le degré de surdité, dont dépendra en partie le choix d’une solution adaptée.
L’appareillage est souvent la solution privilégiée puisque les appareils auditifs pour enfant leur permettent de mieux entendre tout en étant adaptés à leur morphologie et à leurs besoins auditifs spécifiques. Dans le cas de surdité sévère à profonde, un implant cochléaire peut également être une option.
En complément des appareils de correction, l’enfant peut profiter de séances de rééducation auditive et/ou se tourner vers l’apprentissage de la langue des signes. Il existe également des aides à l’éducation, offrant un environnement adapté pour faciliter leur apprentissage et leur développement.