03.05.23
En cas de problème d’audition ou pour un simple contrôle de routine, votre médecin peut vous recommander de réaliser une audiométrie tonale. Si le terme effraie parfois, il correspond en fait à un examen tout à fait indolore et non-invasif qui vous permet de déterminer si vous souffrez de surdité, pour quelle oreille, à quel volume et pour quels sons. Voici tout ce qu’il y a à savoir de cet examen de l’audition !
L'audiométrie tonale est un examen qui consiste à diffuser des sons à un patient afin d'évaluer son audition et plus précisément le seuil de perception de chaque son. Ainsi, pour chaque fréquence (son plus ou moins grave/aigu), un son est joué au patient à différentes intensités (volume plus ou moins élevé) afin de déterminer où se situent les sons audibles ou au contraire ceux qu’il ou elle n’entend pas.
Elle est souvent complétée d’une audiométrie vocale. Cet examen est similaire, si ce n’est qu’il diffuse des mots plutôt que des sons. La personne testée doit alors répéter ce qu’elle entend. L’audiométrie vocale ne s’intéresse donc plus aux seuils de perception mais à la compréhension du langage.
L’audiométrie tonale fait partie intégrante d’un bilan auditif. Il peut se faire à tout âge, dès qu’il y a un doute quant à la qualité de l’audition. Les situations suivantes sont quelques exemples indiquant le besoin de passer un test auditif :
En cas de gêne auditive, il convient de consulter un spécialiste, c’est-à-dire un médecin ORL. Il pourra vous poser les questions utiles à l’orientation du diagnostic, examiner votre oreille externe ainsi que le conduit auditif, puis décider d’éventuels examens complémentaires, dont l’audiométrie tonale.
Il est alors possible de passer votre bilan auditif complet directement chez l’ORL ou tout simplement de prendre rendez-vous gratuitement chez un audioprothésiste. Ce technicien de l’audition est équipé et qualifié pour faire passer ce genre d’examens, avec des délais généralement bien plus courts que chez un médecin spécialisé.
L'audiométrie tonale a généralement lieu après un examen physique (otoscopie) par un médecin (ORL ou généraliste), notamment afin de s'assurer que le canal auditif n'est pas obstrué par un corps étranger ou un bouchon de cérumen qui pourraient être responsables d'une surdité passagère. Il n'y a néanmoins aucune précaution particulière à prendre puisque l'examen est totalement indolore et sans risque pour le patient.
Lors de l’examen, le patient est installé dans une cabine insonorisée. Depuis l’extérieur, le médecin ou l’audioprothésiste diffuse des sons en modifiant progressivement les intensités et les fréquences. Lorsque le patient entend un son, il appuie sur un bouton afin de l’indiquer.
Lorsque le son entre dans l’oreille interne, il passe par le tympan (séparation entre l’oreille externe et l’oreille moyenne) ou les osselets (oreille moyenne). L’audiométrie tonale teste donc ces deux voies de manière indépendante :
À chaque fois que le patient appuie sur le bouton, le spécialiste reporte le point correspondant sur la courbe de l’audiogramme.
L’audiogramme ORL est le résultat direct de l’audiométrie tonale. Il se présente sous forme de graphique sur lequel la fréquence est représentée sur l’axe horizontal (abscisses) et l’intensité sur l’axe vertical (ordonnées). Conventionnellement, l'oreille gauche est représentée en bleu et l'oreille droite en rouge.
Une fois que l’on connait son fonctionnement, lire un audiogramme ORL n’est plus si compliqué. C’est finalement la forme de la courbe qui indique s’il y a ou non surdité, pour quelles fréquences et à quelles intensités. À partir de ces informations, l’ORL peut notamment déterminer si se faire appareiller est nécessaire ou non.
Illustrons cela d’exemples.
Une audiométrie tonale normale se traduit par deux courbes situées sur la partie supérieure de l'audiogramme, avec des points situés entre 0 et 20 décibels HL (hearing level) pour chaque fréquence. En effet, jusqu’à 20 dB, on considère que l’audition est normale.
Une perte d'audition est donc repérée dès que certains points sont situés au-delà de 20 dB (sur la partie basse de l'audiogramme donc). En cas de presbyacousie, par exemple, le vieillissement naturel de l'appareil auditif entraîne une perte dans les aigus. La courbe est donc plus basse sur la partie droite de l'audiogramme, qui correspond aux fréquences les plus élevées (sons aigus).
Quel que soit le type de surdité concerné, l’audiométrie tonale est donc un examen essentiel qui permet de déterminer le niveau de surdité et, plus généralement, de rendre visible une gêne auditive qui, par définition, est subjective.