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01.08.22
Les acouphènes se manifestent par des bruits parasites dans les oreilles. Encore difficiles à traiter, ils créent pourtant une gêne constante, à son tour source de stress voire d’isolement chez les personnes acouphéniques. Parfois présentée comme une solution efficace, l’hypnose reste néanmoins relativement peu connue du grand public. Nous vous expliquons dans cet article pourquoi elle est envisagée dans le cadre d’acouphènes et comment elle est utilisée, avant de répondre aux questions fréquentes sur l’hypnose et les acouphènes.
Environ 16 millions de français seraient touchés par les acouphènes. Parmi eux, les hommes sont plus nombreux que les femmes, tout comme les personnes souffrant de presbyacousie, une perte auditive liée à l’âge. Il s’agit donc d’un trouble très fréquent, constituant un réel problème de santé publique.
Pourtant, les causes et facteurs déclenchants des acouphènes sont encore mal compris, à part dans certains cas bien spécifiques (traumatisme sonore dû à une explosion ou à une exposition prolongée à des sons à fort volume par exemple).
À l'heure actuelle, seuls certains types d'acouphènes dont la cause est clairement identifiée se soignent. C'est notamment le cas des acouphènes temporaires provoqués par une obstruction du canal auditif (le courant "bouchon") ou de certaines formes d'acouphènes pulsatiles, pour lesquels un traitement contre l'hypertension peut parfois suffire.
Pour tous les autres, et ils sont de loin les plus nombreux, il faut se contenter d'apprendre à vivre avec ses acouphènes. Les méthodes les plus efficaces sont alors généralement celles qui permettent à la personne acouphénique d'apprendre à gérer la perception de son acouphène. C'est le cas de l'hypnose ou, plus précisément, de l'hypnothérapie. Bien utilisée, elle permet en effet de dépasser certaines barrières de la réalité, le tout sans additif médicamenteux.
L’hypnose est ce que l’on appelle un EMC, pour état modifié de la conscience. Elle se rapproche en cela de pratiques comme la méditation, la relaxation et même certaines formes de yoga, qui permettent, elles aussi, d’accéder à des états de conscience modifiés.Dans son cas particulier, elle a pour but d’aider la personne hypnotisée à prendre conscience de son inconscient. Pour autant, cela n’a rien de magique ou de spirituel. Au contraire, l’hypnose a largement été remise au goût du jour dès les années 1980 par certains psychologues et psychothérapeutes.
L’hypnose moderne compte trois grandes utilisations :
L’hypnothérapie est donc la branche de l’hypnose utilisée dans le traitement naturel des acouphènes. Dans ce cas bien précis, le travail de l’hypnothérapeute consiste à accompagner le patient afin qu’il parvienne à mettre de la distance entre son corps et le bruit parasite dans l’oreille. D’une part, le cerveau apprend petit à petit à changer sa perception de l’acouphène et donc à moins se focaliser sur le son qui, petit à petit, s’efface. D’autre part, l’hypnose permet de travailler sur les répercussions émotionnelles des acouphènes, comme le stress, l’irritabilité et les troubles du sommeil.
Le double objectif de l’hypnose contre les acouphènes est donc à la fois de moins prêter attention à la nuisance sonore et de ne pas la laisser influer plus globalement sur sa qualité de vie.
Vous envisagez l’hypnose dans le cadre d’un traitement contre les acouphènes ? Voici quelques réponses qui vous aideront à prendre une décision éclairée.
Oui. Si les résultats restent variables d’un patient à un autre, l’imagerie médicale est capable de montrer clairement que les réactions du cerveau aux suggestions de l’hypnothérapeute sont les mêmes que lors d’une situation réelle. L’état hypnotique existe donc bel et bien. Il est néanmoins important de préciser qu’il ne s’apparente pas au sommeil comme on l’entend encore souvent. L’hypnose est un état de conscience modifiée, quelque part entre la veille et le sommeil. Elle reste néanmoins un état conscient.
Malheureusement, non. L’hypnose agit essentiellement au niveau de la perception de l’acouphène et de ses symptômes. L'acouphène ne disparaît donc pas, mais devient de plus en plus supportable et a moins de répercussions sur le quotidien du patient, notamment au niveau du stress engendré. C’est aspect n’est pas ailleurs pas réservé à l’hypnothérapie, mais est propre à l’ensemble des traitements alternatifs contre les acouphènes, comme la sophrologie, les thérapies comportementales et cognitives (TCC) ou encore les thérapies sonores utilisant le bruit blanc. Aucune d’entre elles ne permet par ailleurs de soigner les troubles liés à la perte d’audition souvent associée aux acouphènes.
L’hypnose est accessible à tous. Nous sommes néanmoins tous plus ou moins réceptifs à la suggestion de l’hypnotiseur. En théorie, n’importe quel acouphénique peut donc être hypnotisé, mais l’efficacité de la séance peut largement varier d’un patient à un autre. Il est néanmoins possible de travailler sur sa réceptivité, par exemple en essayant de ne pas analyser ce que fait l’hypnotiseur et en se mettant dans de bonnes conditions pour se détendre. Le choix de l’hypnothérapeute peut largement contribuer au résultat.
Non, l’hypnose n’est pas dangereuse. Contrairement à ce que l’on peut parfois entendre, il n’est pas possible de rester bloqué sous hypnose. Elle convient ainsi à toutes et tous, y compris aux enfants. Il est par contre vrai qu’une thérapie basée sur l’hypnose peut créer de faux souvenirs et doit donc être utilisée en connaissance de cause, avec des objectifs précis : elle n’est pas un jeu.
Le meilleur hypnothérapeute pour un patient en particulier est celui qui dispose à la fois de la bonne formation et du bon relationnel. La formation, si elle ne fait pas tout, reste une garantie importante. En effet, la profession d’hypnothérapeute n’est pas régulée et il est possible d’exercer sans diplôme. Il existe néanmoins des formations certifiantes, permettant de se former auprès de praticiens professionnels et de se spécialiser dans certains courants (hypnose ericksonienne notamment). C’est ensuite la qualité de la relation qui va faire la différence, notamment en jouant sur la réceptivité des patients.
Il est possible de bénéficier d’une prise en charge de l’hypnose par la sécurité sociale, sous conditions toutefois (secteur, respect du parcours de soins coordonnés notamment). Selon les situations, l’assurance maladie prend en charge jusqu’à 70% du tarif conventionnel, les 30% restants étant à charge ou couverts par la mutuelle. Certaines mutuelles permettent néanmoins de profiter d’un remboursement à 200 ou 300% de la base de la sécurité sociale, et même parfois de bénéficier d’un remboursement sur des séances d’hypnose contre les acouphènes n’ayant pas été prescrites par le médecin référent.
