20.04.22
Un appareil auditif est une prouesse de technologie capable de redonner un quotidien normal à celle ou celui qui le porte. Pour qu’il soit aussi utile que possible, il doit bénéficier d’une conception et d’un réglage précis, adaptés à son hôte. Un examen médical est par conséquent essentiel : c’est lui qui permettra la rédaction de l’ordonnance, sésame pour accéder à l’appareillage.
Oui. Une prescription est obligatoire pour pouvoir se faire appareiller. Plusieurs éléments justifient d'avoir recours à une ordonnance, à commencer par la nécessité d’expliquer la perte d'audition et de déterminer son intensité. La perte auditive peut en effet être le symptôme d'un trouble ou d'une maladie qu’un diagnostic peut permettre de soigner ou au moins de ralentir. De la même façon, selon l'intensité de la perte d'audition, différents types d'appareils et/ou de réglages peuvent être recommandés.
Être en possession d'une ordonnance pour un appareil auditif est donc la garantie d'un suivi médical essentiel pour profiter de soins de qualité. L'ordonnance est de plus une condition nécessaire pour obtenir le remboursement d'une prothèse auditive.
Au moins l'une des conditions suivantes doit être remplie pour bénéficier d'une prescription d'appareil auditif :
Une ordonnance pour un appareil auditif est valable un an. Attention cependant, une nouvelle prescription n’est pas la garantie d’une nouvelle prise en charge. En effet, il est seulement possible de se faire rembourser ses prothèses auditives tous les quatre ans, durée constituant par ailleurs la durée de vie moyenne des prothèses modernes.
Obtenir une ordonnance pour des prothèses auditives ne peut se faire que suite à un bilan préalable, réalisé par le médecin prescripteur. Ce bilan comprend deux parties : un examen clinique, consistant en une analyse physique de chaque oreille, et un examen audiométrique, visant à déterminer l'importance de la perte d'audition. La lecture de l'audiogramme ORL permet ensuite de déterminer le degré de perte auditive pour différentes fréquences. Le type d'appareillage et le réglage des prothèses en découlent directement.
Plusieurs professionnels de la santé peuvent rédiger l'ordonnance.
Spécialiste de la sphère otorhinolaryngologiste, il est le contact privilégié pour établir une prescription pour un appareil auditif. Il est par ailleurs le seul professionnel de santé habilité à rédiger une ordonnance pour un enfant de moins de 6 ans, aussi bien en primo-prescription qu'en renouvellement. Chez l'enfant, le recours à une prothèse auditive doit en plus s'accompagner d'un bilan orthophonique. Il peut avoir lieu avant, pendant et/ou après l'appareillage.
Les adultes et enfants de plus de 6 ans ont la possibilité d'obtenir leur ordonnance auprès d'un médecin généraliste dès la primo-prescription. Il reste cependant recommandé d’effectuer régulièrement un examen de contrôle chez un ORL.
Non. L'audioprothésiste est avant tout un technicien. Spécialiste de l'audition, il peut réaliser une audiométrie, mais n'est pas pour autant un médecin. Il n'a par conséquent pas le droit de prescrire un dispositif médical tel qu'une prothèse auditive. Il est par contre la personne qui va concevoir l'appareil auditif, le régler et accompagner le patient jusqu'à ce qu'il s'habitue au port de la prothèse.
On considère souvent à tort qu'il existe des appareils auditifs sans ordonnance. Plus précisément, il s'agit d'amplificateurs auditifs, parfois également qualifiés d'assistants d'écoute. Pour faire simple, ils sont à la correction de l'audition ce que les lunettes de lecture sont à la correction de la vision : des aides à court terme, lorsque les besoins sont légers et qu'aucun trouble sérieux n'est diagnostiqué.
Pour autant, ils présentent de nombreuses limites.
Plus globalement, les aides auditives sans prescription proposent une solution globale à des problèmes spécifiques. Dénuées de suivi et de personnalisation, elles ne permettent pas aux personnes qui les portent de réellement corriger leurs troubles auditifs. Pire, elles peuvent retarder le moment de l'appareillage et, par conséquent, contribuer à empirer le problème. Souvent considérées comme intéressantes en raison de leur prix inférieur, elles sont pourtant entièrement à la charge du porteur. Il pourrait pourtant bénéficier d'un remboursement intégral en se tournant vers un véritable appareil auditif de niveau I. En plus de l’assurance maladie et des mutuelles, certaines aides financières peuvent également faciliter l’accès aux appareils auditifs. En cas de problème d’audition, parlez-en à un médecin ORL ou à un audioprothésiste, ils sauront vous conseiller la meilleure solution pour vos besoins.