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Qu'est-ce que la surdité neurosensorielle ? (causes et traitement)

Surdité

14.06.24

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La surdité neurosensorielle, ou surdité de perception, est un type de surdité qui affecte la capacité des personnes atteintes à entendre et comprendre les sons de manière claire. Elle se caractérise par un problème au niveau de l’oreille interne ou du nerf auditif, ce qui la rend souvent irréversible. Comprendre ses spécificités permet de la dépister plus facilement et de la traiter efficacement, souvent à l’aide d’un appareil auditif. Ce guide répond aux questions courantes pour comprendre comment agir en cas de doute vis-à-vis de sa santé auditive et améliorer son confort de vie ou celui d’un proche.

Qu'est-ce que la surdité neurosensorielle ?

La surdité neurosensorielle, également appelée hypoacousie neurosensorielle ou surdité de perception, est un type de perte auditive qui résulte d’un problème au niveau de l’oreille interne ou du nerf auditif. Elle peut être d’intensité variable et concerne autant des surdités légères que profondes. Elle se caractérise par une déformation de la voix et une compréhension des sons qui devient plus difficile, notamment dans les environnements bruyants

La surdité neurosensorielle est l’un des trois principaux types de surdité, les autres étant la surdité de transmission et les surdités mixtes. La surdité de transmission concerne les problèmes mécaniques au niveau de l’oreille externe ou moyenne, tandis que les surdités mixtes combinent des éléments des deux autres types. 

La surdité la plus courante

Les surdités neurosensorielles sont beaucoup plus courantes que les surdités de transmission. La plupart du temps, un problème de cochlée est responsable de la baisse d'audition, mais le problème peut se situer à n'importe quel niveau du système auditif, de la cochlée au cortex cérébral auditif. La cochlée, structure en forme de spirale située dans l’oreille interne, joue un rôle crucial dans la conversion des vibrations sonores en signaux nerveux que le cerveau peut interpréter. Lorsqu’elle ne fonctionne pas correctement, c’est toute la chaîne de fonctionnement de l’audition qui est remise en question. 

Deux types de surdités neurosensorielles

Il existe deux sous-types principaux de surdité neurosensorielle. 

  • Lorsque la surdité neurosensorielle touche les cellules ciliées de l'oreille interne, on parle de surdité endo-cochléaire. Elle est parfois réversible et n'engage pas, dans l'extrême majorité des cas, le pronostic vital. 
  • Lorsque le nerf auditif est touché, les informations ne peuvent plus circuler correctement et on parle dans ce cas de surdité rétro-cochléaire. Une telle perte d'audition neuronale est généralement irréversible. Elle peut également être associée à des pathologies ayant d'autres implications sur la santé. 

En cas de doute quant à votre santé auditive ou celle d'un de vos proches, n'hésitez pas à consulter un médecin ORL. Il pourra vous faire passer un bilan auditif et procéder aux examens utiles pour établir un diagnostic et mettre en place une prise en charge adaptée. Un dépistage précoce peut considérablement améliorer le confort et la qualité de vie des personnes malentendantes. 

Principales causes de surdité neurosensorielle

La surdité neurosensorielle peut apparaître à différentes périodes de la vie, parfois dès la naissance, mais souvent avec le vieillissement du système auditif, notamment au-delà de 50 ans. 

Presbyacousie : une surdité neurosensorielle liée à l'âge

La presbyacousie est la perte auditive progressive liée au vieillissement du système auditif. Elle est causée par la dégénérescence des cellules ciliées de la cochlée et d’autres structures de l’oreille interne. Cette forme de surdité neurosensorielle affecte principalement l’audition des personnes de plus de 50 ans et se manifeste par une difficulté à entendre les sons aigus et à comprendre la parole dans les environnements bruyants. 

Il est conseillé de consulter un médecin ORL dès les premiers signes de la presbyacousie. Il peut vous indiquer quand vous faire appareiller et ainsi améliorer considérablement votre qualité de vie en facilitant la communication et en prévenant l’isolement social. 

Facteurs génétiques

Des facteurs génétiques peuvent être à l’origine de surdités neurosensorielles sévères à profondes. La surdité congénitale, présente dès la naissance, peut ainsi être due à des anomalies génétiques héréditaires ou à des mutations spontanées. Des tests génétiques peuvent parfois identifier les causes spécifiques de ces surdités. 

Environnement

L’exposition à des bruits forts, que ce soit de manière soudaine (traumatisme sonore) ou chronique (environnements bruyants), peut endommager les cellules ciliées de l’oreille interne et provoquer une surdité neurosensorielle. D’autres facteurs environnementaux, tels que les ototoxines (substances toxiques pour l’oreille), présentes dans certains médicaments et produits chimiques, peuvent également contribuer à cette forme de perte auditive. 

Maladie

Certaines pathologies, et notamment des maladies de l’oreille interne peuvent également être à l’origine d’une surdité de perception. En voici quelques exemples : 

  • Maladie de Ménière
  • Diabète
  • Maladies auto-immunes et infectieuses
  • Schwannome vestibulaire (ou neurinome de l’acoustique)
  • Otospongiose, si elle s'étend jusqu'à la cochlée
  • Autres maladies, pas directement en lien avec le système auditif, mais qui impliquent la prise de traitements ototoxiques (présentant une toxicité pour les oreilles), comme certains antibiotiques, chimiothérapies et médicaments anti-inflammatoires non-stéroïdiens. 

Surdité brusque

La surdité brusque est une perte auditive soudaine et souvent inexpliquée qui survient sans avertissement. Bien que la cause soit souvent inconnue, elle peut parfois être liée à des infections virales, des troubles circulatoires de l’oreille interne ou des traumatismes acoustiques. Un traitement médical immédiat est essentiel pour maximiser les chances de récupération. 

Prendre en charge les surdités neurosensorielles

Les cellules ciliées de la cochlée, une fois endommagées, ne se réparent pas et ne se régénèrent pas. Contrairement aux surdités de transmission, souvent traitables par des interventions médicales ou chirurgicales, les surdités neurosensorielles nécessitent généralement l’utilisation de prothèses auditives pour compenser la baisse d’audition.  

  • Appareils auditifs : placés dans ou autour de l'oreille, ils captent les sons environnants, les amplifient et les retransmettent à l'utilisateur en tenant compte des spécificités de sa perte auditive. Ils sont disponibles en différents modèles et configurations, adaptés aux besoins et aux préférences de leur utilisateur. 
  • Implant cochléaire : pour les cas de surdité neurosensorielle sévère à profonde où les appareils auditifs classiques ne sont pas suffisants, un implant cochléaire peut être une solution efficace. Ce dispositif électronique remplace la fonction des cellules ciliées endommagées en stimulant directement le nerf auditif. Une partie est implantée chirurgicalement sous la peau, l’autre se place autour de l’oreille. 

Le reste de la prise en charge varie en fonction de l'individu et de son âge. 

Chez l'enfant

En France, un enfant sur 700 serait touché par une surdité neurosensorielle. Si elle n'est pas prise en charge correctement ou suffisamment tôt, elle peut entraîner des difficultés dans l'apprentissage du langage, la socialisation et, plus tard, la scolarisation. 

En plus du choix d'un appareil auditif pour enfant, la prise en charge de la surdité peut inclure un accompagnement orthophonique et, si besoin, éducatif pour faciliter son apprentissage. Combinés à l’appareillage, ces outils contribuent à faciliter le développement et la socialisation. 

Chez l'adulte

Chez l'adulte, la presbyacousie est de loin la première cause de surdité neurosensorielle, mais aussi de surdité en général. Les facteurs génétiques et l'exposition à des bruits forts peuvent également influer sur le vieillissement du système auditif. 

Comme chez l'enfant, plus l'utilisation de l'appareil auditif est régulière et intervient tôt, plus l'adaptation est facilitée. L'audioprothésiste est là pour accompagner la personne concernée dans le choix de son appareil auditif, puis dans le suivi d'appareillage (adaptation, réglages, entretien, etc.). 

En complément de l’appareillage, un soutien psychologique peut aider la personne à gérer les aspects émotionnels et psychologiques de la perte auditive. Une thérapie sonore peut également aider le cerveau à percevoir et interpréter les sons amplifiés par les appareils auditifs.