18.11.24
La santé auditive des enfants est essentielle pour leur développement, notamment en ce qui concerne le langage, la communication et l’apprentissage. Moins évidents que chez l’adulte, les troubles auditifs des plus jeunes passent parfois inaperçus. Il existe pourtant des tests et bilans auditifs adaptés à leur âge et à leur capacité à répondre aux stimuli sonores.
Les tests d'audition classiques sont généralement basés sur une audiométrie tonale, qui implique la coopération de la personne testée. Dans ce cas, le médecin, audiologiste ou audioprothésiste diffuse des sons répondant à un volume et une fréquence spécifiques. Dès que la personne entend un son, elle doit le manifester, par exemple en appuyant sur un bouton.
Lorsque l’on fait passer un test d’audition à un bébé ou un jeune enfant, il n'est pas possible de lui demander de communiquer sur son ressenti, ni de lui demander d'appuyer sur un bouton pour indiquer ce qu'il entend. Il faut donc trouver d'autres techniques et adapter les tests.
Des méthodes spécifiques existent pour évaluer l’audition des enfants. Ces tests permettent de détecter des troubles auditifs à différents stades de développement et reposent sur des approches adaptées à l’âge et aux capacités de l’enfant.
L’audiométrie comportementale est une méthode qui observe les réactions spontanées de l’individu testé à des stimuli sonores. Elle permet d’évaluer l’audition des personnes incapables de fournir des réponses verbales. Ce test est généralement utilisé chez le nourrisson et l’enfant jusqu’à quatre ou cinq ans et donne une évaluation qualitative de l’audition, bien qu’il soit moins précis qu’une audiométrie tonale classique.
Lors de de ce type de tests, des sons de différentes fréquences et intensités sont diffusés à l’enfant. Le spécialiste étudie ses réponses, et notamment ses mouvements de tête ou de regard, ses sursauts, ses changements d’expression faciale ou encore les modifications de sa respiration ou de son rythme cardiaque.
Les tests électrophysiologiques sont souvent privilégiés pour obtenir des résultats objectifs, surtout lorsque l’enfant est très jeune ou ne coopère pas. Ces examens mesurent directement les réactions physiologiques du système auditif, indépendamment de la participation active de l’enfant. Ils impliquent néanmoins qu’il reste immobile.
Différents tests, complémentaires, peuvent être envisagés.
Un test auditif pour enfant vise à détecter précocement d’éventuels troubles de l’audition afin de prévenir leurs conséquences sur le développement du langage et de l’apprentissage. Selon l’âge de l’enfant, les objectifs peuvent varier, allant du dépistage des surdités profondes chez le nourrisson à l’identification de troubles plus subtils chez les plus grands.
Un bilan auditif peut être réalisé à tout âge. Dès la maternité, un premier dépistage est proposé aux nouveaux-nés. Ce test, souvent basé sur les émissions otoacoustiques évoquées, permet de vérifier que l’oreille interne réagit aux sons. Rapide et indolore, cet examen ne mesure néanmoins pas précisément l’audition de l’enfant.
Un examen ORL approfondi est recommandé si les premiers tests présentent des anomalies, s'il existe des antécédents de problèmes auditifs dans la famille, des facteurs de risque (prématurité, infection néonatale grave, exposition à des médicaments ototoxiques) ou tout simplement si le bébé ou l'enfant présente des signes pouvant évoquer une baisse d'audition.
Lorsqu’un bilan auditif révèle un trouble de l’audition chez l’enfant, une prise en charge rapide et adaptée est essentielle pour minimiser les impacts sur son développement, en particulier sur le langage et la communication. Plusieurs options sont disponibles, en fonction de la nature et de la gravité du trouble détecté.
Il existe deux types de surdité infantile : les surdités de transmission, des problèmes mécaniques qui empêchent la bonne circulation des ondes sonores à travers l'appareil auditif, et les surdités de perception, liées à des troubles au niveau de l'oreille interne. Les problèmes de perception sont souvent irréversibles. Les problèmes de transmission peuvent quant à eux parfois être réparés, et la surdité soignée.
Dans ce cas, une opération chirurgicale peut être envisagée pour réparer une malformation, par exemple au niveau des os de l'oreille (chaîne des osselets), ou poser des aérateurs transtympaniques (yoyos). Ces petits tubes placés temporairement dans la membrane tympanique favorisent l'évacuation du liquide qui s'accumule dans la caisse du tympan, notamment en présence d'otites chroniques.
Les appareils auditifs pour enfant sont une solution efficace pour les aider à mieux entendre en cas de surdité modérée à sévère. Ils sont conçus pour être robuste, confortables et adaptés à leur morphologie. Certains modèles sont par ailleurs équipés de fonctionnalités spécifiques, en pouvant par exemple se connecter à des appareils éducatifs ou à des microphones déportés utilisables en classe.
Il est intéressant de préciser que le remboursement des appareils auditifs est meilleur pour les enfants (jusqu'à 20 ans) que pour les adultes. Dans tous les cas, il est possible de bénéficier d'une prise en charge totale de l'Assurance Maladie en choisissant un appareil auditif de classe 1. Le plafond est fixé à 1 400 € par oreille, contre 950 € pour les plus de 20 ans.
Les implants cochléaires permettent de remplacer la fonction de l'oreille interne lorsqu'elle est endommagée, principalement lorsque le port d'aides auditives classiques ne suffit pas, c'est-à-dire avant tout pour les surdités bilatérales profondes ou sévères.
Quelle que soit la solution privilégiée, elle gagne à s'inscrire dans une prise en charge globale. Plusieurs outils sont à la disposition des soignants et des familles :
En cas de doute ou de questions, demandez conseil à un pédiatre ou un spécialiste ORL. Il pourra déterminer les tests appropriés à la réalisation d’un bilan auditif pour votre enfant. Si une correction est nécessaire, un audioprothésiste pourra vous conseiller les solutions adaptées.