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20.02.23
Perdre soudainement l’audition est un phénomène relativement rare mais qu’il faut prendre avec beaucoup de sérieux. Ce trouble, que l’on qualifie de surdité brusque ou de surdité brutale, est souvent difficile à expliquer, mais peut se soigner. Les chances de guérison s’amenuisent néanmoins avec le temps. Pour mettre toutes les chances de son côté, il est essentiel de consulter rapidement un spécialiste ORL.
On qualifie de surdité brusque toute perte d'audition soudaine, remarquée sur une période de quelques heures ou au réveil. Elle concerne généralement une seule des deux oreilles (surdité unilatérale) et peut s'accompagner ou non d'autres symptômes dont les plus courants sont les vertiges, les acouphènes et/ou des douleurs à l'oreille. Elle touche tous les âges, mais est plus fréquente chez les individus de 40 à 50 ans, avec une récupération plus ou moins importante qui semble plus difficile avec l'âge. Dans la majorité des cas, il s'agit d'une surdité de perception d'origine inconnue.
La surdité de perception est l'un des principaux types de surdité. Il qualifie une forme de surdité causée par un dysfonctionnement de l'oreille interne, au niveau de la cochlée ou du nerf auditif. La surdité brusque peut ainsi davantage toucher certaines fréquences sonores et le volume auquel elles sont perçues (plus grande difficulté à percevoir les sons aigus que graves par exemple).
Ses causes sont souvent difficiles à identifier.
Trois grands types de causes peuvent expliquer une surdité brusque :
Il s’agit du cas le plus courant. Pour la plupart des patients, il n’est en effet pas possible de déterminer de causes précises capables d’expliquer la perte auditive. On parle dans ce cas de surdité brutale idiopathique. Les spécialistes ORL présentent néanmoins les infections virales (particulièrement au virus herpès simplex), les maladies auto-immunes et le blocage de certains vaisseaux de l’oreille comme les causes les plus probables.
Dans certains cas, à l’inverse, la cause de la surdité soudaine est tout à fait évidente. C’est notamment vrai en cas de traumatisme crânien, d’exposition à une explosion ou à une détonation (accident de chasse par exemple), de changement brutal de pression (plongée sous-marine), d’infection ou de prise de médicaments connus pour leur dangerosité pour les oreilles (médicaments ototoxiques, également à éviter pour les acouphènes).
Enfin, et beaucoup plus rarement, une surdité brusque peut être un signe avant coureur d’un autre trouble. Il peut alors s’agir d’une réaction du corps face à un neurinome de l’acoustique (tumeur bénigne), la sclérose en plaques, la maladie de Ménière ou un accident vasculaire cérébral (AVC).
Ces différentes causes potentielles sont prises en compte lors de l’établissement du diagnostic.
La surdité brusque arrive en quelques heures. Il est donc plus facile de la remarquer que d’autres troubles auditifs comme la presbyacousie qui s’installe très progressivement. Dès les premiers signes constatés, il est important de consulter un spécialiste ORL au plus vite afin d’établir un diagnostic.
La plupart du temps, l’examen clinique ne montre rien, sauf en cas de tympan percé. Il doit donc s’accompagner d’un bilan auditif, qui permet de définir les fréquences (sons graves ou aigus) et intensités (volume) concernées par la perte auditive. Dans 10 à 20% des cas, la surdité brusque est un signe avant coureur d’un neurinome de l’acoustique. Un examen IRM des oreilles est par conséquent fréquemment demandé puisqu’il permet de repérer efficacement cette tumeur non-cancéreuse. Au besoin, un bilan sanguin ou d’autres examens complémentaires peuvent permettre d’écarter des causes plus rares de surdité brusque.
Le diagnostic permet alors la mise en place d’un traitement adapté.
Le plus important pour mettre toutes les chances de son côté est de consulter immédiatement un médecin ORL et de ne pas partir du principe que la surdité repartira aussi rapidement qu’elle est arrivée.
Une fois le diagnostic établi, et si des causes ont été mises en évidence, le médecin prescrit un traitement ciblé, qui peut largement varier selon les cas. Lorsque la cause est inconnue, le premier réflexe est souvent de prescrire des corticoïdes et/ou des antiviraux actifs contre le virus de l'herpès simplex.
Environ la moitié des patients atteints de surdité brusque idiopathique récupèrent totalement l'audition. D’autres la récupèrent partiellement et, pour quelques-uns enfin, la perte d’audition est irréversible.
Lorsque la perte auditive peut être récupérée, l’audition revient en moyenne dans un laps de temps compris entre 10 et 14 jours. Selon les spécialistes de la santé auditive, plusieurs facteurs influencent en effet la probabilité de récupération, à commencer par le délai de mise en route du traitement. L’âge du patient, la coexistence d’autres symptômes (acouphènes et vertiges principalement) et la forme de l’audiogramme ORL jouent également un rôle.
Le fait que les causes de la surdité brusque soient encore largement méconnues ne changent par conséquent rien à l’urgence médicale, d’autant qu’il est tout à fait possible de récupérer une audition normale sans connaître ladite cause.
