10.09.24
Le zona auriculaire est une forme particulière de zona, caractérisée par une infection virale de l'oreille externe, l'oreille moyenne ou l'oreille interne. Mais qu'est-ce exactement qu'un zona, quand se manifeste-t-il, comment le diagnostiquer et, surtout, le soigner ? Voici tout ce que vous devez savoir sur le zona et sa forme, plus rare, touchant l'oreille.
Le zona, ou herpes zoster, est une affection causée par la réactivation du virus varicelle-zona, responsable de la varicelle et appartenant à la famille des herpès-virus.
On entend souvent que l'on n'attrape la varicelle qu'une fois, ce qui est vrai dans la grande majorité des cas. Ce que l'on sait un peu moins est que guérir de la varicelle ne signifie pas se débarrasser du virus. En effet, ce dernier reste en sommeil dans les racines nerveuses et peut, pour des raisons encore méconnues, se réactiver. Parfois, une période de fatigue, de maladie ou de stress rendant le système immunitaire plus vulnérable, peut entraîner son réveil. C’est là qu’apparaît le zona, caractérisé par une éruption cutanée ou muqueuse douloureuse dans la zone du nerf touché.
Généralement, le zona apparaît au niveau du thorax (environ un cas sur deux), mais il peut également toucher d'autres parties du corps.
C'est le zona auriculaire, plus rare, qui nous intéresse plus particulièrement ici.
Le zona auriculaire, parfois appelé zona otitique, herpès zoster oticus ou syndrôme de Ramsay-Hunt, est un zona situé au niveau de l’oreille. Il apparaît au niveau du septième nerf crânien (nerf facial,) qui contrôle les mouvements du visage, et du huitième nerf crânien, jouant un rôle essentiel dans l'audition et l'équilibre.
Les troubles de l'audition, les vertiges et la paralysie sont néanmoins plus rares et caractéristiques d'un zona auriculaire touchant le nerf facial et/ou le nerf de l'audition.
Si vous remarquez un ou plusieurs de ces symptômes, il est recommandé de consulter un médecin généraliste ou ORL rapidement. La plupart du temps, un simple examen clinique suffit à diagnostiquer le zona. En cas de doute ou s'il l'estime nécessaire, le médecin peut également réaliser une analyse du liquide contenu dans les vésicules apparues au niveau du ganglion. Une IRM peut également permettre d’évaluer l’impact du zona auriculaire sur le nerf facial (en cas de paralysie) et d'écarter la présence d'autres affections. Enfin, un bilan auditif est réalisé en cas de baisse d’audition.
La plupart du temps, l'éruption cutanée présente dans l'oreille disparaît d'elle-même au bout de quelques jours. Au début, de petites vésicules pleines de liquide sont visibles. Avec le temps, elles sèchent et la croûte tombe d'elle-même. Il faut un peu plus de temps pour récupérer de la paralysie faciale, lorsqu'elle a lieu (quelques semaines à mois). Dans environ un quart des cas, des séquelles subsistent.
Le zona auriculaire peut entraîner des complications, il est donc important de consulter rapidement un médecin en présence de symptômes. Un diagnostic précoce et un suivi médical régulier constituent le meilleur moyen de les éviter.
Dans le cas général, un traitement anti-douleur est suffisant afin de soulager le patient le temps que le zona guérisse. En cas de forme avancée de zona auriculaire, le médecin peut prescrire des médicaments antiviraux pour réduire la durée de l’infection, parfois accompagnés de corticoïdes pour réduire l’inflammation. Des opioïdes peuvent enfin être utilisés en cas de douleurs intenses. Plus rarement, lorsque la paralysie faciale subsiste, une intervention chirurgicale peut être envisagée afin de soulager la pression sur le nerf facial.
Certaines mesures peuvent être prises pour éviter la surinfection. Elles reposent principalement sur une bonne hygiène de la zone concernée. Un nettoyage régulier est ainsi recommandé, avec du savon mais sans gant de toilette afin de ne pas irriter inutilement la peau et de limiter l’introduction de bactéries et autres éléments indésirables au niveau des lésions. Après le nettoyage, il suffit de laisser la zone sécher à l’air libre et d’utiliser un antiseptique doux. Les manipulations inutiles sont de plus à éviter, tout comme les démangeaisons.
Il est également important de noter qu’il n’est pas possible de transmettre le zona à quelqu’un de son entourage. Le liquide présent dans les vésicules contient par contre le virus de la varicelle, qui peut être transmis aux personnes qui ne l’ont jamais eue. Il est ainsi recommandé d’éviter les contacts physiques avec les personnes n’ayant pas eu la varicelle, de se laver les mains régulièrement et de ne pas aller à la piscine ou de pratiquer des sports de contact pendant toute la durée de l’infection.
Il existe un vaccin contre le zona efficace en prévention et permettant de limiter les douleurs persistant après la maladie (névralgies post-zostériennes). Il est recommandé de se faire vacciner dès 18 ans en cas de risque accru au zona (faibles défenses immunitaires principalement) et dès 65 ans pour le reste de la population, tout particulièrement chez les personnes sujettes au zona.
La perte auditive est l’une des complications possibles du zona auriculaire. Si vous constatez une baisse d’audition, même légère, consultez rapidement un spécialiste ORL. Un diagnostic précoce et une prise en charge rapide augmentent les chances de récupération.
Même si leur efficacité est encore peu documentée, des médicaments corticostéroïdes peuvent être prescrits pour réduire l’inflammation et prévenir la détérioration auditive. Si la baisse d’audition est significative et permanente, les appareils auditifs représentent une solution efficace pour compenser la surdité. Demandez conseil à un audioprothésiste pour tester précisément votre audition, choisir un modèle approprié et bénéficier de réglages adaptés à votre santé auditive comme à votre style de vie.