13.10.22
Bruit et santé au travail - La chasse au stress acoustique, un levier d’amélioration des conditions de travail pour tous
La meilleure compréhension des mécanismes de l’audition permet d’envisager une plus grande efficacité des programmes de qualité de vie, de santé, de sécurité, de handicap au travail. Si le monde de l’entreprise a pris l’habitude d’agir dans les secteurs professionnels dits « exposés au bruit », il devient incontournable de mener une politique proactive de réduction des expositions sonores dans toutes les activités économiques. Les impacts de ses expositions représentent un coût social élevé, affectent la santé des humains au travail et la santé financière de l’entreprise. L’Association JNA invite les acteurs économiques et sociaux à intégrer la réduction du bruit et des expositions sonores au travail parmi les indicateurs de développement durable.
Il existe des incontournables physiologiques : la fatigue et la fragilité de l’oreille. La fatigue auditive agit insidieusement par ignorance. Celle-ci est vécue de tous en cours de journée en raison du stress acoustique lié à la dose d’expositions sonores. S’en suivent difficultés de compréhension de la parole, pertes de concentration...Il n’est pas rare qu’au cours de l’après-midi certains espaces de travail connaissent un « effet cocktail », le collectif se mettant à parler plus fort pour compenser la gêne auditive momentanée.
Ce phénomène permet de mieux comprendre le sentiment de lassitude de fin de journée, les maux de tête dans certains cas, le stress, l’agressivité…et peut devenir un facteur de comorbidité et déclencher les prédispositions génétiques de surdités. Le bruit et les expositions sonores mettent aussi en difficultés les actifs porteurs de handicap sensoriel auditif. Les indicateurs sociaux, économiques ainsi que les programmes de bien vivre et bien vieillir, de sécurité au travail sont plafonnés par ces principes universels de l’audition. Le mode télétravail ne semble pas apporter de solution à ce problème : les oreilles restent très sollicitées.
Dans sa dernière étude datant de juillet 2021, l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) a publié un montant de 21 milliards d’euros. Un chiffre réaliste selon notre association. L’enquête Ifop JNA avait révélé une perte moyenne de productivité de 30 minutes par jour par actif. Il faut aussi prendre en compte les surdités de travail, les arrêts de travail et autres coûts cachés liés à la destruction insidieuse de valeur.
Voilà une référence pour développer des environnements de travail respectueux de l’humain. La communauté scientifique a également repéré qu’à partir de 60 dB(A) de niveau sonore ambiant surviennent les difficultés de concentration.
Le mouvement international UN GLOBAL motive les entreprises à s’engager au travers des 17 Objectifs de développement durable. Ce programme s’accompagne d’indicateurs de valorisation RSE.
Lors de cette 7e édition, l’Association JNA, engagée auprès des instances nationales et internationales, mobilise l’ensemble des acteurs politiques, économiques et sociaux pour pousser les actions de préventions primaires au service du développement durable et du respecter des besoins physiologiques de l’être humain. Les experts de l’association lancent un appel aux pouvoirs publics à modifier la loi de santé au travail pour faire de la réduction des expositions sonores un enjeu sanitaire et social.